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Commentaire sur les élections du 30 juin et du 7 juillet 2024
En 1968, la jeunesse et les ouvriers français ont montré ce que c’était
une révolte intelligente, solidaire et créative. Les bourgeois ont eu peur.
Depuis lors, ils ne cessent de vouloir transformer le peuple
en une masse d’abrutis racistes et individualistes.
ET POUR UN TIERS AU MOINS,
ILS ONT RÉUSSI !
10 millions de voix pour les racistes et les partisans de l’ordre rétrograde, c’est beaucoup. Même si nous sommes soulagés du barrage qui leur a été fait, il sont arrivés aux portes du pouvoir. Et à force de déceptions, de problèmes non résolus, qui sait s’ils ne vont pas gagner la présidentielle de 2027 ?
Comment abêtir et effrayer tout un peuple ? En cinq étapes faciles à maîtriser pour tout Bolloré, Pinaud ou Arnaud avec quelques milliards disponibles pour acheter des médias destinés à corrompre un système.
1)
On transforme le système d'éducation en machine à « formatage » des jeunes à destination du marché du travail. A force d'abandonner l'idéal de faire de chaque être humain un citoyen, capable de réfléchir à son destin et à celui de sa société, on multiplie les « bacs pros » à destination de métiers prompts à disparaître, on réduit l'étude de l'économie et politique à la comptabilité d'entreprise, et on vide chaque année un peu plus le contenu et la portée des programmes d'histoire, de littérature et de philosophie. On persiste à mettre l'accent sur la mémorisation et la régurgitation et on donne peu de place à la recherche ou l’enquête libre et personnelle. Le résultat : des classes d'âge entières incultes, sauf une petite minorité destinée à remplacer l'élite en place.
2)
On transforme une nation de locataires habitant pour la plupart en logements collectifs en petits propriétaires ou co-propriétaires prompts à se dresser en armée réactionnaire dès qu'une proposition de redistribution des richesses circule. Les petits propriétaires, c'est connu depuis le 19ème siècle, sont le meilleur rempart des grands. D'une part, la propriété rend l'individu défensif, car il estime qu'il a quelque chose à « défendre » dans l'ordre établi. D'autre part, cela fait partie des machines à individualiser à l'extrême, coupant les liens de solidarité qui peuvent exister entre habitants d'un même immeuble ou quartier, encourageant la concurrence entre les « as-tu vu ce que j’ai ? ». On encourage le logement cher, laissant trois millions de personnes vivant dans un logement précaire ou écrasées par son coût, et 300 000 sans logement du tout. Et on fragilise, avec le désir de le casser, le système de logement social français.
3)
On fragmente le travail et on isole le travailleur. Le système qui poussait les travailleurs de France Télécom (devenu Orange) au suicide n'a pas disparu. Il est devenu plus policé et sa réputation de violence et de harcèlement s'est dissipé dans « l'air du temps ». Concurrence entre salariés, auto-régulation, cibles de productivité toujours à la hausse, surveillance y compris des temps de pause, multiplication des CDD ou de l'embauche des intérimaires, délocalisation des lieux de production exigeant de la main d'œuvre en masse, la gestion de « ressources humaines » est devenue la spécialité des bourreaux et autres tortionnaires, dédiés à extraire la dernière goutte de plus value du malheureux embauché. Le fait que le « service public » était en partie protégé de cette hyper-concurrence interne est une des raisons pour laquelle il est détesté par les jeunes diplômés d'école de commerce qui nous dirigent, ainsi que toute tentative de syndicalisation ou d'organisation groupée des salariés. Et pour réduire les coûts de production, on laisse prospérer un marché de travail ségrégé, où les boulots les moins bien payés, les plus ardus sur le plan physique, les plus précaires sont laissés à des immigrés qu’on refuse souvent de régulariser. Et un taux de chômage élevé induit beaucoup de jeunes sans emploi et sans perspective, renvoyés à la débrouille, voire aux marchés de produits illicites, ce qui augmente la peur et la soif de « sécurité » chez les petits bourgeois.
4)
Pendant les loisirs, on diverti et on abêtit. TF1 privatisée, sa direction le dit depuis des décennies, existe pour « vendre du temps de cerveau disponible aux publicitaires ». Et la culture TF1/BFM/RTL devient la norme par laquelle tout autre production culturelle est jugée. Puisque ce sont eux qui font de l'audience, même les chaînes publiques pour justifier leurs ressources doivent « faire de l'audience ». Le résultat, une culture de journalistes qui se comportent comme des gladiateurs, des émissions de débat où il s'agit de compter combien de fois par minute on peut interrompre celui ou celle qui parle, bref une culture de cirque qui marginalise et exclut toute tentative de débat sérieux ou de réflexion de fond.
5)
Faire désespérer de toute transformation politique. Souvenons-nous du quinquennat catastrophique de François Hollande. Non seulement il a donné naissance à notre président actuel, mais il a mené une politique pusillanime, allant de capitulation en capitulation devant les intérêts du grand capital et les exigences des libéraux européens : pas de soutien à la Grèce dans la crise de 2015, continuation de la fermeture des hôpitaux et des écoles au nom de la volonté de ne pas augmenter les impôts, détricotage des protections du code de travail grâce aux « réformes » de Mme El Khomri, refus de donner le droit de vote aux élections locales aux étrangers, refus de toute régularisation massive, voire même proposition de dénaturalisation des jeunes issus de l’immigration. Hollande était un médiocre qui s'est fait élire sur un discours de gauche et qui a ensuite gouverné à droite, pas nécessairement par conviction – est-ce que cet homme a des convictions ??? – mais par peur du conflit avec plus puissant que lui. Du coup, droite gauche c'est kif kif aux yeux de beaucoup. Et qui peut les blâmer au regard de l'expérience des dernières vingt années ? D'où l'envie d'essayer « quelque chose de nouveau », ou qui paraît comme tel, même si le nouveau en question véhicule les idées et les propositions les plus rances, anti-populaires et rétrogrades de l'échiquier politique.
Plusieurs décennies d'un tel régime, et le résultat se laisse enfin voir dans les urnes. Vous avez des problèmes ? Vous vivez dans un désert médical, vos boulangeries ferment, vos enfants n'arrivent pas à se loger ? Il y a des charlatans et des bouffons médiatiques et politiques qui sont prêts à raconter n'importe quelle salade sur le bouc émissaire du moment – et aujourd'hui il s'agit de l'immigration et les gens qui en sont sortis – pour ramasser les votes convaincus de millions de braves gens transformés sciemment et délibérément en idiots.
Aujourd'hui nous entrons dans une période où il faut résister : résistance immédiate à la brutalité, à la violence qui foisonne dans le sillage des racistes et leurs nervis, mais surtout, à plus long terme, résistance à la bêtise cultivée et voulue. Comment faire en sorte que nous combattions sur le terrain les idées fausses et les perceptions tordues de la réalité véhiculés par des médias corrompues ?
Certainement, il faut retourner à une politique d'éducation populaire. Nous devrons multiplier les lieux de débat et de transmission réelle. Nous devrons décrocher des gens de leur télévision, par millions, et dénoncer les mensonges qui y sont véhiculés. Et il va falloir faire vivre les pratiques de solidarité et de fédération des diversités qui contrent les simplifications racistes purement idéologiques puisqu’ils ne s'appuient sur rien, sur aucune expérience vécue, sur aucune donnée scientifique.
Cela peut être fait dans et autour les foyers d’immigrés comme cela peut être fait dans les écoles et les salles associatives des communes. Ce n'est pas le moment d'abandonner le combat, ni de céder à la déprime. Au contraire, la période qui s'ouvre doit voir une multiplication des initiatives. Il va falloir se battre de manière encore plus déterminée pour la régularisation des sans papiers et pour l’égalité des droits, pour le droit au logement et une vie digne pour tous. Il va falloir aussi organiser la protection et la défense des personnes vulnérables (migrants, LGBTQ, minorités de couleur) qui seront les premières ciblées par les groupuscules fascistes. C’est une manière indispensable pour empêcher qu’un-e raciste néo-fasciste n’accède bientôt au pouvoir.
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Devant la société ADOMA CDC-HABITAT le 19 avril 2024
RASSEMBLEMENT RÉUSSI
RÉSULTATS PAS À LA HAUTEUR
IL FAUT CONTINUER LA MOBILISATION !
NON AU RETOUR DES FOYERS-PRISONS !
Le vendredi 19 avril 2024, un rassemblement de 500 personnes s'est tenu à côté du siège social de la société ADOMA, intégré au groupe CDC Habitat, et avatar de l'iconique constructeur et gestionnaire de Foyers de Travailleurs Immigrés, la Sonacotra.
Soutenue par le Copaf, le DAL, la Coordination des Sans Papiers du 75, Le Collectif des mineurs du Parc de Belleville, la Ligue des Droits de l’Homme 5-13, une coordination de délégués des foyers ADOMA avait appelé à ce rassemblement pour accompagner une délégation composée de 6 personnes, chargée de discuter 5 points qui provoquent la colère des résidents :
1) l'absence de respect des délégués élus et de la parole des comités de résidents qui doivent être concertés sur chaque problème de la vie du foyer ou de la résidence et AVANT toute action judiciaire ;
2) la poursuite d'une campagne d'expulsions massives et qui cible tout résident qui héberge un membre de sa famille ou un proche dans sa chambre. Sont particulièrement visés les vieux retraités, contraints de vivre sur un double espace, en France et au pays pour pouvoir maintenir leurs droits et leurs revenus ;
3) l'absence de respect de la vie privée et notamment du droit de changer sa serrure et de dupliquer sa clef,
l'absence de respect de la vie collective. Il faut la signature de conventions partout permettant aux comités de résidents de gérer la vie collective du foyer en leur donnant un accès libre aux salles polyvalentes ;
4)
la non-intégration des préoccupations des résidents concernés et de leurs élus dans les processus de reconstruction et de transformation des anciens foyers en "résidences sociales" ;
5)
l'absence de transparence sur la facturation de l'eau, arrêt de la facturation abusive d'eau chaude à un tarif plus élevé que le coût de revient de de l'eau froide, tarif spécifié dans les textes législatifs.
Pendant la manifestation, de nombreux délégués de différents foyers ont pris la parole pour expliquer la situation dans leurs foyers. Les représentants des travailleurs immigrés sans papiers ont rappelé la nécessité de régulariser les sans papiers et d’héberger les mineurs. Tous ont insisté sur l’importance de délégués motivés et dynamiques qui travaillent dans l’intérêt de tous. Face aux attaques d’Adoma et des autres gestionnaires, les foyers doivent re-devenir des lieux de lutte et de résistance.
A la sortie de la délégation, Boubou Soumaré a donné le compte rendu des discussions et appelé à la poursuite de la mobilisation. Si la nécessité de discuter systématiquement avec les comités de résidents semble reconnue (à vérifier dans la pratique), il y a eu refus d’infléchir la politique menée par Adoma sur toutes les autres questions.
240419-Rassemblement-Adoma
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