Mieux vivre dans les foyers
du 19ème
Il
y a sept structures appelées "foyers de travailleurs migrants"
disséminées à travers le 19
ème arrondissement : rue Bellot
(Soundiata), rue de Lorraine (Soundiata), rue d'Hautpoul (Soundiata), rue de
Romainville (Soundiata), rue d'Aubervilliers (Sonacotra), rue de la Commanderie
(Sonacotra), rue de l'Argonne (RESHO).
Nous
pouvons considérer la question "comment mieux vivre au foyer" sous
deux angles
: l'état physique des bâtiments ; les conditions de la vie sociale.
1) l'état physique des
bâtiments
De
l'ensemble de ces structures, seul le petit foyer de la rue Bellot a bénéficié
d'une rénovation récente. La rénovation de la rue de la Commanderie est en
cours et la Sonacotra a engagé deux personnes dans le cadre d'une MOUS afin de
faciliter la médiation des problèmes soulevés par la rénovation.
Des
cinq autres batiments, deux (Lorraine, Hautpoul) sont dans un état médiocre.
Presque vingt cinq ans après leur ouverture, aucun travail de réfection ou
réhabilitation n'a été entrepris.
Quant
aux trois restants (Aubervilliers, Romainville, Argonne) l'état physique du
foyer est mauvais pour différentes raisons. Soit parce que les travaux
d'aménagement n'ont jamais été finis (Argonne), soit parce que des fuites
rendent certaines chambres quasi-inhabitables (Romainville), soit à cause de la
saleté et le manque d'entretien chronique et inexplicable au regard des tarifs
pratiqués (Aubervilliers).
Comment
pouvons-nous faire pour avancer les rénovations et inciter les gestionnaires à
accélerer la réhabilitation, mieux assurer l'entretien? Comment faire pression
pour que le plan de rénovation des foyers soit mené rapidement au bout? Et soit
élargi aux foyers qui n'y étaient pas listés (mais qui ont quand même besoin de
travaux)?
2) conditions de la vie
sociale
Nous
pouvons discuter les conditions de la vie sociale en foyer en distinguant
l'usage des espaces privés (les chambres) des espaces collectifs (cuisines,
salles de réunion ou de formation, mosquées etc.)
Les difficultés de la vie
dans les chambres au foyer sont en grande partie liée à la suroccupation des
locaux, due
au manque d'espaces disponibles pour les "nouveaux venus" (à prendre
dans un sens très large, ils incluent des "régularisés" de 81 et de
96). La solution évidente serait la construction de nouveaux foyers, mais tous
les pouvoirs publics semblent s'y opposer. Alors comment avancer?
ouvrir l'accès pour ceux qui le désirent à du logement social (dans des studios
ou des apartements partagés) - mais il n'y a pas assez de logement social pour
satisfaire la demande existante des gens en famille, les "personnes
isolées" sont encore plus mal loties.
multiplier la construction des "résidences sociales". Ce ne sont pas
des foyers, mais des résidences "temporaires" pour "personnes
isolées en difficulté" (ce que ne sont pas des immigrés habitant en foyer,
d'ailleurs) devant mener à l'insertion dans le logement "diffus" - si
la République le veut bien. On ne croit pas à un énorme enthousiasme des
mairies pour la multiplication de ce type de structure. Vu l'engorgement du
logement social en région Parisienne, on ne croit pas non plus à la nature
"temporaire" des locataires, sauf à jeter les gens à la rue tous les
six mois.
d'autres solutions? Il n'y en a pas, même dans les paroles. Donc, les
conditions de vie sociales dans les foyers ne peuvent que continuer à se
dégrader? Mais pour combien de temps encore?
La vie sociale dans les
foyers est aussi rattaché à l'existence des salles et des activités
collectives.
Il
y a des foyers où ses espaces sont en taille et en nombre manifestement
inadéquats (Riquet, Romainville). Il y a des foyers où l'extension des mosquées
a fini par limiter sérieusement ou réduire à néant les espaces de réunion et de
discussion. Or le maintien de ces salles de réunion et de formation est un
élément essentiel dans l'existence d'activités d'intérêt collectif et social.
C'est dans ces espaces que la jonction avec les gens du quartier se font le
plus facilement par des forums, des débats, des animations d'alphabétisation ou
de sensibilisation au développement. C'est dans ces espaces que les
associations de développement, y compris chez les jeunes des différentes
communautés villageoises, puissent se réunir et exister. Le maintien de
l'activité cuisine collective est aussi un enjeu chez plusieurs foyers. C'est
aussi un espace d'échange et de convivialité, ainsi qu'un espace de survie pour
les plus pauvres parmi les résidents et les habitants du quartier. Comment,
entre la société gestionnaire, le comité de résidents, les instances dans les
quartiers et la municipalité, gérer la bonne marche de l'ensemble de ce
dispositif est une des questions que nous devrons débattre dans le forum.