1°) Bara


Grande banderole à l'entrée du réfectoire où le débat est programmé "Fête des Foyers – Foyer Bara".

Débat : Quelle réhabilitation favorable à la vie collective veulent les résidents ?

Participants :Claude REZNIK, adjoint au maire de Montreuil, délégué aux populations migrantes et à la solidarité internationale, Jean Marie OUDOT, DG de Coallia, Rodolphe BAUDEMONT, DUT secteur, Boubou CAMARA gérant, Mme LEGER + autre collaboratrice (Coallia) Denis BONNETIN, DG d’Antin-Résidences, le propriétaire du foyer et Grégory BISIAUX, Directeur des Résidences Services et Produits Spécifiques Barka TRAORE, Moussa DOUCOURE, délégués des résidents de Bara Lassana NIAKATE, association des Maliens de Montreuil Une cinquantaine de personnes, résidents, et quelques habitants du quartier Animation par Danielle MANFRAY et Yves BURGEAT, du Copaf


Bara_1 images par D&D Hoare


Compte Rendu des débats :
Face à la dégradation du foyer, une solution est recherchée par la municipalité de Montreuil, le gestionnaire Coallia (ex Aftam) et le propriétaire, Antin-Résidence. Les principes d’un projet ont été évoqués lors de réunions en Mairie et au Conseil de quartier en présence des délégués du foyer, mais ce 20 octobre c’est la première fois que des représentants de la commune, du gestionnaire et du propriétaire viennent en parler dans le foyer avec les résidents.

Claude Reznik affirme que, malgré les nombreux problèmes à résoudre dont celui des terrains à acquérir, la municipalité de Montreuil tient à avancer. Il considère que le processus est maintenant lancé, que le premier projet de desserrement, rue des Hayeps dans le bâtiment appartenant à Coallia, sera concrètement monté en 2013, qu’il sera suivi par un second, puis un troisième site…. Il affirme vouloir mettre fin à la résignation des résidents et aux rumeurs sans fondement sur une soit disant « vente du foyer ».

Jean-Marie Oudot confirme cette stratégie de relogement progressif avant de s’attaquer au foyer Bara lui-même : aménager sur différents sites des résidences permettant de reloger 260 résidents hors du foyer actuel, dont 40 sur Hayeps, et 220 sur d’autres sites aux alentours, ce qui n’est pas encore finalisé. Coallia et Antin-Résidences se partageront l’achat des terrains et les constructions.

Denis Bonnetin confirme pour sa part que le propriétaire, partenaire de Coallia, recherche le financement équilibré et des terrains pour les constructions de desserrement.

Le débat est lancé sur le contenu du projet :

1/ Pour qui ? Quelle capacité d’accueil ?

Pour Claude Reznik, on ne peut pas se satisfaire de 420 place, compte tenu de la présence des surnuméraires à prendre en compte (dont certains sont Français) ; l’objectif est de trouver des terrains et des financements aussi pour eux.

Jean Marie Oudot cite l’exemple du foyer Tillier à Paris 12ème où les surnuméraires ont été pris en compte par la Mairie de Paris, selon 3 critères : antériorité habitation, titre de séjour, parrainage par résidents en titre, mais s’interroge sur la possibilité de faire la même chose à Montreuil qu’à Paris ville riche, qui a signé avec l'État une délégation de compétence pour les financements, politique en œuvre depuis 6 ou 7 ans. Il évoque l’exemple de Drancy, où une centaine de résidents a pu être relogé dans un logement normal, appuyé par la Ville de Drancy et en sont plutôt contents.

Lassana Niakaté souligne la nécessité de trouver une solution pour les surnuméraires et aussi pour les sans papiers dont beaucoup travaillent et paient des impôts. Il reprend l’intérêt d’une ouverture vers le logement classique, notamment avec la possibilité de colocation à plusieurs frères.

La question de la domiciliation des retraités est également rappelée par un résident « ancien », déjà présent à Léon Gaumont.


Bara_2 images par D&D Hoare


2/ Quelles conditions d’habitation : une personne par chambre ou pas, quels équipements et espaces collectifs ?

Pour Jean-Marie Oudot, le programme soulève différentes questions à résoudre en accord avec les résidents, l'État, la commune. La discussion complexe, compte tenu des normes imposées par l'État, n’est pas terminée.

Pas de chambres collectives, mais individuelles, avec pour une partie, une mise en commun de la cuisine. Va se poser le problème des activités informelles. Pour les cuisines des solutions sont déjà expérimentées. Pour les forges et ateliers de couture, ce qui est moins urgent, il faudra revenir à des conditions réglementaires.

Les délégués Moussa Doucouré et Barka Traoré rappellent que depuis 4 ans ils ont participé à différentes réunions sur le projet en Conseil de Quartier, à la Mairie, avec le Préfet… avec les questions de salles de réunion, cuisines, ateliers tailleurs et forge et avec la logique d’une reconstruction avec Bara au centre avec une salle polyvalente, et des satellites. Ils demandent si cette logique reste d’actualité ? Ils insistent aussi pour que le projet de Bara comprenne des locaux collectifs que l’on voit disparaitre des projets en général.

Jean-Marie Oudot répond qu’il faudra discuter cette question des locaux collectifs (restaurant, réunions, prière…) en prenant en compte l’ensemble des résidences reconstituées car les équipements collectifs ne pourront pas être prévus sur les petits sites. Pour lui, la question de la salle polyvalente devra être discutée en Comité de pilotage. Il explique, en réponse à un intervenant, qu’il ne sera pas possible de reconstruire sur le seul site de Bara, avec un immeuble de 12 à 15 étages ou bien de récupérer tout l’îlot d’un seul tenant et que c’est bien une solution de foyer-soleil qui est recherchée.

Les délégués et les différents intervenants résidents rappellent le souhait de chambres collectives, en mixant les solutions. L’exemple du projet du Centenaire montre que l’on peut obtenir un assouplissement des principes que l'État cherche à imposer. Ils demandent s’il faut recenser dès maintenant les résidents souhaitant partir dans un logement classique.

3/ Quelle concertation, quelle place et quel rôle pour les représentants des résidents dans le Comité de Pilotage ?

Les débats de cette réunion ont bien fait ressortir les sujets demandant concertation : personnes à reloger, calendrier, programme des logements, des équipements… Jean Marie Oudot et Claude Reznik indiquent soutenir le principe de participation des comités de résidents au Comité de Pilotage et, s’il le faut, contre les réticences de la Préfecture.

Le débat sur le projet se conclut sur les 3 constats :
1- le projet démarre
2- il faut travailler sur le programme,
3- il faut organiser la concertation : dans le Comité de Pilotage officiel ( en résolvant le problème de l’opposition de la Préfecture ), dans des groupes de travail thématiques, par une organisation des résidents autour des délégués.

La question de l’entretien du foyer, dans l’attente des relogements est aussi vivement débattue et fait l’objet d’interpellation du gestionnaire. Les résidents insistent sur les problèmes des punaises et l’urgence d’un traitement, du remplacement des draps, du chauffage, de l’humidité…

Jean Marie Oudot répond en évoquant les actions menées, par exemple contre les insectes, mais qui nécessiteraient pour être plus efficaces plus de participation des résidents, et en rappelant l’importance des charges de chauffage et d’eau alourdies par le nombre de résidents surnuméraires : foyer réalisé en1968 pour 205, occupé dès l’origine à la demande du Préfet par 410, et aujourd’hui par 700 personnes pour 410 contrats.

(PV Yves Burgeat)