COMMUNIQUE 
DE LA COORDINATION DES FOYERS SONACOTRA
ET DU COPAF (Collectif pour l’Avenir des Foyers)

 

Mardi 28 mars 2006 dans la matinée, accompagnés de policiers en tenue et en civil, la Sonacotra et son huissier, munis d’arrêtés d’expulsion, sont intervenus au foyer « Riquet » 80 rue d’Aubervilliers à Paris 19ème et ont fermé 5 chambres au 1er étage. Les occupants ont été expulsés. Ils ont un délai d’un mois pour récupérer leurs affaires.

 

Dans les chambres 101,107 et 113, le titulaire était absent car il est en Afrique, en général depuis un certain temps. Mais comme il a travaillé en France et y acquis des droits, il veut garder ses droits et pour ça, il doit avoir une domiciliation, donc sa seule solution est de garder la chambre à son nom. Dans chacune de ces chambres, un remplaçant occupe le lit, travaille et paye régulièrement sa redevance.

Dans les chambres 108 et 110, les titulaires étaient présents ce mardi 28 mars, SEULS dans leur chambre ; le premier dormait car il travaille à la GM dans l’équipe de nuit (mais la Sonacotra ignore ce genre de détail !), le deuxième, Mr Camara était également présent, seul.

 

La Sonacotra et l’huissier ont annoncé d’autres expulsions.

Les résidents et délégués présents ont protesté contre ces méthodes.

L’argumentaire de la Sonacotra ne nie pas que le phénomène de suroccupation est massif dans beaucoup de ses foyers tant la crise du logement est grande en région parisienne, l’argumentaire de la Sonacotra est de privilégier la thèse de la protection juridique de son personnel : elle traînerait les résidents en justice uniquement pour couvrir son personnel face à d’éventuelles poursuites en cas d’accident grave ou d’incendie dans le foyer !

 

METTRE A LA RUE 5 RESIDENTS semble être anodin pour la Sonacotra. Pour elle, ces résidents eux ne courent aucun risque, il n’y a que les risques EVENTUELS du personnel qui comptent. Les résidents ne comptent pour rien.

 

Pourquoi la Sonacotra n’accepte-t-elle pas de négocier pour

1.     trouver des solutions pour que les travailleurs repartis en Afrique, en général des retraités, puissent garder une domiciliation, donc leurs droits  ?

2.     titulariser les remplaçants qui ne demandent que ça ?

Négocier la reprise officielle de la chambre par le remplaçant, ce n’est pourtant pas très compliqué. La Sonacotra préfère dépenser énergie et argent dans des procédures juridiques, la Sonacotra préfère la brimade et la cruauté de l’expulsion à la négociation.

Et comment croire que l’expulsion de 2 résidents va régler le problème de la suroccupation ? sinon penser que la Sonacotra considère les résidents comme des enfants mineurs qu’il faut contraindre par la peur ?

La Sonacotra doit accepter de mettre en place des concertations avec tous les partenaires pour dégager des solutions à la suroccupation des foyers dont, il faut le rappeler, les premières victimes sont les résidents eux-mêmes.

 

Avec les résidents du foyer Riquet, nous demandons à la Sonacotra l’arrêt de ces méthodes brutales qui font passer les résidents pour des délinquants et la réintégration des 5 résidents en tant que titulaires de leur chambre.

Nous demandons leur soutien à tous les autres partenaires.

 

Coordination : Oumar N’Diaye  06 60 54 58 89      Copaf : 01 46 06 09 69  copaf@copaf.ouvaton.org