LA FÊTE DES FOYERS À MONTREUIL

SAMEDI 31 MAI 2008



Les résidents des foyers de travailleurs immigrés de Montreuil vous invitent à venir découvrir la richesse de leurs lieux de vie. Des visites, des débats seront organisés pour connaître et comprendre les projets de développement, les enjeux sur les réhabilitations, les solidarités, les luttes, afin de renforcer les liens entre résidents et leurs voisins. Un débat conclura cette journée d’échanges sur les enjeux et l’avenir des foyers à Montreuil



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La Fête des foyers de Montreuil se voulait un temps fort de rencontre, où par la fête, tous les citoyens de la ville étaient invités à investir l’espace public, à créer du débat autour et à l’intérieur des foyers de travailleurs immigrés de Montreuil. Il s'agissait avant tout de sensibiliser les habitants des quartiers à l'histoire des foyers, du rôle des migrants dans le développement économique de leur pays et de créer des rencontres entre résidents et citadins.


La situation des foyers


Les foyers de travailleurs immigrés ont été conçus il y a 50 ans comme des lieux d’hébergement provisoire, avec un confort minimum, sans intimité ni droit à la vie privée, pour un maximum de travailleurs y subissant le fort contrôle social et politique caractéristique de cette période (guerre d’Algérie, répression des luttes ouvrières, domination du Patriarcat et de l’Autorité…). Ils ont été conçus comme des lieux de relégation. Aujourd’hui toujours là, ils connaissent une situation très difficile : mauvaise gestion et délabrement pour certains, entretien inexistant et hausse incessante des loyers pour beaucoup, attente d’une réhabilitation depuis quinze ou vingt ans pour la plupart. Les foyers sur la Ville de Montreuil comptent parmi les plus importants de la région parisienne en nombre de résidents : près de 2000 places réparties sur 6 foyers de grande taille et anciens, un foyer autogéré, 3 petits foyers de constructions récentes. Le nombre de places officielles indiqué étant bien inférieur au nombre réel de résidents, les conditions d'habitat sont globalement similaire à celles des autres foyers d’Ile-de-France. Ils attendent depuis des décennies des réhabilitations indispensables pour résoudre des problèmes croissants d'insalubrité, de manque d'espace et de confort les plus élémentaires. Malgré une forte solidarité locale, des investissements et des efforts de gestion importants doivent toujours être mis en oeuvre pour améliorer leurs conditions de vie.


Par conséquent, les résidents demeurent à l'écart des autres quartiers de la ville et de ses habitants, dans des lieux toujours en recherche de médiation, et en attente d'être écoutés, entendus et compris afin d'être reconnus comme étant des habitants à part entière de Montreuil.


En région parisienne, durant les années 60, ce sont plus de 250 foyers qui ont été construits. Montreuil était déjà la ville qui en comptait le plus sur son territoire, la grande majorité des résidents étant d'origine du Mali. Certains foyers ont disparus, d'autres ont été construits par la suite sur la commune.


La première édition de cette fête a eu lieu le samedi 31 mai 2008. C’est également la première fois qu’une fête de cette ampleur est organisée. Les comités de résidents y étaient fortement impliqués. Le projet a reçu le soutien de la Ville de Montreuil et de Via le Monde (structure publique crée par le Conseil Général du 93)


Nous estimons que, entre les Portes ouvertes et l’après midi au Centre Résistance l’événement a rassemblé entre 300 et 500 personnes.





La fête s’est déroulée sur une journée, en deux temps



1. Les Portes ouvertes foyer par foyer et leur histoire


Foyer Bara, 18 rue Bara (AFTAM)


Histoire

Le foyer le plus emblématique de Montreuil est une ancienne usine transformé en logement collectif et ouvert en mars 1968. Sa capacité d'accueil initiale qui était de 205 lits a été porté officiellement très peu de temps après à 410 places en lits superposés. A la fin des années 70, l'occupation réelle atteignait déjà le millier de résidents. Les conditions de logement ne pouvait que très rapidement se dégrader et dès les années 80, l'insalubrité du bâtiment était prononcée. La grande majorité des résidents sont de nationalité malienne et le foyer est confronté lourdement au vieillissement des premiers résidents. Actuellement, "Bara" confère à son quartier une partie de son identité. La cuisine collective, actuellement en rénovation, est fréquentée au delà du foyer. Les liens avec les habitants sont forts de par la fréquentation des commerces, du parc public proche, de la Maison de Quartier Lounes Matoub. Le Comité des Délégués et le Conseil de Quartier sont associés depuis plusieurs années.


Pour sa participation à la fête, le foyer a accueilli les œuvres peintes d’un artiste du quartier. Un repas a rassemblé des représentants de l’Aftam et du Conseil de quartier du Bas Montreuil. Ensuite une visite aux bijoutiers a eu lieux.





Foyer Le Centenaire, 5/7 rue du Centenaire (autogéré)


Histoire

Suite à l'expulsion du foyer Nouvelle France à Montreuil, les résidents se sont installés en 1996 dans un entrepôt du Bas Montreuil, près de Bagnolet, de la rue du Centenaire. Organisé en une association de locataires en titre du bâtiment, le foyer est autogéré par les représentants des différentes communautés maliennes et mauritaniennes. Un peu moins de 200 locataires se partagent un espace sans confort mais disposent d'une cuisine collective, d'un café et d'une salle de réunion. Si l'environnement proche se modifie très rapidement par la construction d'espaces de bureaux, les rencontres avec le Conseil de Quartier Chanzy se sont succédées et ont permis la participation à la journée des associations et à des portes ouvertes.



Les résidents ont tout d’abord accueilli les visiteurs avant de leur faire découvrir leur lieu de vie, salle commune, chambre à l’étage…

Puis, une grande discussion autour du foyer Centenaire et de la problématique de l’autogestion a eu lieu. Le Comité de résidents a pu faire part de son expérience, ses interrogations. Deux foyers étaient invités qui ont connus également l’autogestion, le foyer Commanderie dans le XIXè et le foyer Bisson dans le XXè arrondissement de Paris.



Foyer Rochebrune, 24 rue Rochebrune (AFTAM)


Histoire

Un des plus anciens foyers de Montreuil, ouvert en 1969, le foyer Rochebrune loge plus de 800 résidents, en majorité de nationalité malienne et des résidents de nationalités mauritannienne ou sénégalaise. Le foyer hérite d'un passé militant pour la reconnaissance des droits des résidents, qui s'est succédé notamment parmi les plus jeunes, qui organisaient durant les années 80 et 90 des rencontres sportives avec d'autres foyers de la région parisienne ainsi que des représentations théâtrales. L'environnement direct du foyer est celui du "vieux bourg" dit Paul Signac, un quartier d'habitations traditionnelles du centre ville historique et qui a conservé le tissu ancien de la commune de Montreuil, très différent du bas Montreuil, mixte d'habitat dense, de vieilles industries et de bureaux, et du haut Montreuil avec son tissu pavillonnaire et de logements collectifs. L'absence de Conseil de Quartier prive le Comité de délégués de moyens de concertation et de soutien de habitants, malgré de bonnes relations de voisinage et une bonne insertion du bâtiment dans la rue et les habitations proches.


Pendant la fête, les membres du Comité de jeunes ont accueilli des visiteurs, essentiellement des voisins, amis et élus de la Ville, ainsi que des représentants de l’Aftam. Une visite du foyer a été organisée par le Comité de résidents, visite de la cuisine collective et du réfectoire, visite des forges, du bâtiment de l’extérieur.


La pièce de théâtre par la Cie Bou Saana “Le destin du clandestin” a été montée avec Djibril Goudiaby. Ensuite Gilles de Staal a présenté son livre “Mamadou m’a dit“ sur les luttes des travailleurs autour de la figure historique Mamadou Kanté. Ensuite les luttes d’aujourd’hui ont été évoquées avec la présence de Djibril Diaby du CSP 75 qui occupe en ce moment la Bourse du travail de Paris.






Foyer Edouard Branly, 73 rue Edouard Branly (AFTAM)


Histoire

Avec le foyer des Grands Pêchers, le Foyer Branly était intégré dans un projet à la fin des années 70 de la municipalité de résorption des foyers insalubres et de relogement des résidents sur le haut Montreuil. Ouvert en 1979, ce bâtiment est habité en majorité par des résidents de nationalité malienne, un peu plus de 400 résidents en tout. Le foyer est très ouvert de par sa situation sur le quartier construit à peu près à la même époque : logements collectifs sociaux, terrains et équipements sportifs. Les résidents participent activement à la vie du quartier par des tournois de foot et des repas de quartier, les brocantes ainsi qu'à la fête des associations de la ville.


Les résidents ont présenté une exposition sur l’empire du Ghana du XIe siècle, l’histoire du Mali et de la colonisation. Il y a eu un spectacle de danse, le chant des griottes. Un très bon repas à été suivi par la visite du foyer.





Foyer Grands Pêchers, 141 rue Lenain de Tillemont (ADEF)


Histoire

Construit en même temps que les logements collectifs de la résidence des Grands Pêchers, ouvert en 1979, le Foyer est complètement intégré dans cet ensemble de logements sociaux, entre les grands équipements sportifs de la ville et le tissu pavillonnaire du nord de Fontenay sous Bois. Plus de 600 résidents en grande majorité de nationalité malienne cohabitent en très bon voisinage et en directe proximité avec les habitants de la résidence des Grands Pêchers. Le comité de délégués participe régulièrement et activement avec le comité des fêtes du quartier. Le foyer est actuellement en cours de réhabilitation dans le cadre d'un projet de rénovation urbain et sociale débuté en 2005 du quartier Bel-Air Grands Pêchers, classé en ZUS (Zone Urbaine Sensible). A terme, il s'agit de la transformation du foyer de travailleurs migrants en résidence sociale. Cependant, un lourd litige a opposé les résidents au gestionnaire, l'ADEF, durant la première phase des travaux : un protocole d'accord statuait sur une augmentation sensible des redevances des résidents au terme des travaux. L'augmentation a été effective en cours des travaux, qui de plus ont été contestés dans leur qualité. Suite à un jugement en tribunal d'instance, les résidents ont obtenu gain de cause face au gestionnaire.



Devant le foyer, sous les arbres, autour de tables et de chaises prêtées par un vieux café chibani autour d’un thé offert par les résidents, la discussion a porté sur les travaux et l’histoire de la réhabilitation, l'importance de la prise en compte des besoins et des demandes des résidents en termes d'espaces collectifs, de logements et d'équipements de ce foyer. La participation de Claude Reznik a permis aussi d’aborder les nouvelles relations à construire entre les foyers et la ville.

Une longue visite du foyer a appuyé les constats des résidents.



2. Rassemblement au Centre Résistance


En fin d’après-midi, un rassemblement s’est tenu au Centre Résistance. Deux expositions accueillaient les visiteurs : « Les migrants africains, acteurs de développement dans la Vallée du fleuve Sénégal » (élaborée par la Maison de l’Afrique Noire de Saint-Denis) et une exposition photo « Footballeurs des foyers de travailleurs migrants de Montreuil » par Olivier Aubert.


Un stand de vente de produit d’artisanat malien. Un stand Africa fête avec la vente du livre de Gilles de Staal auteur de « Mamadou m’a dit » sur les luttes des travailleurs immigrés. Un stand Copaf, avec la vente de la revue « Cahiers des foyers » et la présentation de l’association. Et un stand repas, avec la vente de plats sénégalais, le Thieb et le poulet Yassa



Le Forum - Débat


Point d’orgue de la journée, il s’agissait d’aborder le thème des foyers de travailleurs immigrés dans la Ville de Montreuil.



















Michael Hoare, membre du Copaf, anime et passe la parole.


Amadou Konaté, délégué du foyer Grands Pêchers (rue Lenain de Tillemont)

Le foyer Grand Pêchers, crée en 1979 rejette l’idée de résidence sociale avec des chambres petites et une absence d’espace communs. Les salles de réunions doivent être placées sous le contrôle des comités de résidents. Il est inadmissible qu’il faille faire un état des lieux avant chaque réunion, « comme si on était à l’extérieur ». l’inflation dans les prix des loyers en foyer les a fait grimper à 390 – 400€ pour 12m2


Raphaël Ricardou, GRDR (Groupe de Recherches et de Réalisations pour le Développement Rural).

Les actions du GRDR en direction des foyers vont dans le sens de la valorisation de leur richesse, dans leurs apports économiques, sociaux, culturels et dans leur rapport à l’autre ici. L’association a débuté avec une optique de formation des migrants ayant des projets de développement là-bas, et s’implique désormais dans le champs de la citoyenneté et de l’insertion ici en France.
Les questions des conditions de vie dans les foyers, d’ordre socio-sanitaire notamment, sont un point essentiel de l’accompagnement du GRDR. Celles de l’accès aux droits communs également, ainsi que la structuration des comités de résidents.

A travers les formations et l’accompagnement, l’association vise l’ouverture des foyers pour un accès à l’espace de public. Leur participation à la commune comprend les projets de solidarités internationale, la médiation avec les gestionnaires des foyers, la « diversité culturelle », la rénovation urbaine des quartiers. Les activités du GRDR actuellement concernent des formations à l’insertion économique dans le XIXème arrondissement, des formations de délégués de foyers en partenariat avec le Copaf, et une interrogation sur la question du « vieillissement ».

La question de la rénovation des foyers interpelle sur le rôle que l’on veut faire jouer aux migrants, question au cœur de cette intervention : des travailleurs plus que des citoyens ici et là-bas ?

Geneviève Petauton, Présidente du Copaf

L’intervenante soulève cinq enjeux à propos des foyers.


1. La marchandisation et la privatisation accélérée du logement social. L’aide à la pierre prime sur l’aide à la personne(les redevances augmentent). Le niveau moyen des revenus dans un foyer est de 300€. Les travailleurs ne touchent pas les APL.


2. Les résidences sociales sont un produit employé afin de résoudre la crise du logement. Mais il s’agit d’un fourre tout.


3. Le seuil de tolérance à la sur-occupation varie dans le temps, la volonté actuelle va dans le sens de casser les espaces collectifs des travailleurs.


4. Les modes d’occupation communautaires doivent être distingués de la hantise autour du communautarisme. Les espaces de vie (pour dormir, manger, séjourner…) doivent être différenciés.


5. En ce qui concerne les foyers dans la ville, les résidents en foyers, en tant que Montreuillois, ont droit à un relogement digne. « Discutons sur le mode de la citoyenneté ».





Jean-Marie Oudot, Délégué Général de l’Aftam

M. Oudot présente l’Aftam comme une association de loi 1901 qui gère 120 foyers en France, dont 50 avec des populations venues du bassin du fleuve Sénégal, ce qui correspond à 8000 personnes, officiellement. A Montreuil, ville de 100 000 habitants, sur 9 – 10 foyers, 5 sont gérés par l’Aftam.

Les foyers ont une fonction de regroupement des communautés en France, ils doivent pouvoir supporter le nombre. Il ont été crées dans les années 1960 suivant une décision « autoritaire » de l’Etat central, sans consultation des collectivités locales.

Sur 3 foyers à Montreuil, on recense 1000 lits. Avec la politique de reconstruction, il n’en sera prévu que 350. La conformité des installations à la loi doit être revue, notamment dans les cuisines collectives, les forges, les ateliers textile. Les logements neufs comprennent un espace de 15 – 20 m2 par personne.


Claude Reznik, délégué municipal à la Vie et à la Rénovation des foyers.

La nouvelle équipe municipale souhaite rompre avec le dogme « construisez des foyers à Neuilly ». Les foyers sont là, les résidents sont Montreuillois, de la discussion est nécessaire avec eux pour une rénovation concertée.

Les propriétaires des locaux ne doivent pas être oubliés, tandis que les conseils de quartiers abordent déjà la question.

Le foyer Bara est caractérisé par l’intervenant comme une « puissance tutélaire qui surveille le quartier, permet de s’y repérer et d’y circuler tranquillement ».



Abdoulaye Kanouté, porte parole de la Coordination des foyers de Montreuil

Lisant un texte rédigé et signé par la Coordination des foyers de Montreuil2, il demande notamment un système de poubelles classique, un numéro d’urgence qui fonctionne, des travaux de qualité.

L’insécurité ne tire pas tant sa source dans la sur-occupation que dans l’état du bâtiment, pas aux normes de la lutte contre l’incendie, avec des portes qui ne ferment pas.

Enfin après avoir rappelé l’importance de la vie collective pour la concertation et donc la vie démocratique, le porte parole termine son intervention sur la question de la régularisation et des patrouilles de police autour des foyers.


Samba Sylla, GRDR et ancien délégué du foyer Lorraine dans le XIXème arrondissement de Paris.

Depuis quarante ans au foyer Bara (crée en 1968), S. Sylla souligne le rôle des migrants à l’échelle du quartier : ils sont tout d’abord consommateurs, mènent des activités socioculturelles. Ils assurent la citoyenneté et l’attachement dans les quartiers. Puisqu’ils sont d’ici, il faut trouver des solutions pour le lieu où ils vont loger.

La question des espaces collectifs est comparée aux espaces dans les pays d’origine : on veut fêter ici et là-bas, pouvoir inviter ses amis. L’existence des résidents ne doit pas être niée ici. Pour décider de solutions, un comité de pilotage est une instance appropriée.

« A partir de ces taudis nous avons pu assurer notre citoyenneté au Mali, en Mauritanie, au Sénégal par le développement de nos pays » nous dit il.


Seydou

Les luttes en 1968 – 1969 contre les foyers taudis traduisent une forme de « colonialisme à domicile ». Il n’existe pas de sans papiers. Ce sont des sans cartes de séjour. C’est de la question du droit à la circulation qu’il s’agit, plutôt que de nationalité.


Dominique Voynet, Maire de Montreuil

La maire est arrivée au Centre Résistance lorsque le débat était en cours. Face aux accusations dirigées contre la Mairie (notamment en matière de contrôles de police), elle a réagi en rappelant que son équipe était récente et comprenait pour la première fois un adjoint délégué aux foyers.

Reprenant l’exemple récent de l’expulsion d’un résident malien à Montreuil, elle a expliqué les limites de son action lorsque des informations manquent (bulletins de salaire que l’on a pas pu fournir par exemple). Enfin, elle a souligné son opposition politique au gouvernement notant qu’il fallait déplacer la barrière de la mobilisation qui se dressait contre la collectivité locale pour en faire une mobilisation contre les politiques migratoires du gouvernement en place.


Pour conclure, nous relevons cinq thèmes transversaux qui ont porté le débat :



La journée se termina par un grand repas et un concert du groupe Negrissim.


Pour tous, cette journée fut une réussite, tant en termes de participants que de la qualité des débats sur l’avenir des foyers à Montreuil.



L'après projet Fête des foyers


La question d’un renouvellement de cette initiative l’année prochaine est ouverte. Depuis la Fête des foyers la coordination des foyers de Montreuil s’est relancée et s’est réunie deux fois. Tous les foyers qui ont participé à la Fête se réunissent et s’appellent très régulièrement pour des échanges d’information et des demandes de soutien.

Le rôle de cette coordination serait notamment de mener des actions de médiation de mettre en oeuvre des propositions issues du Forum-Débat ;

- de réunir les besoins et attentes des résidents en terme d'accès au droit, au logement, à la formation etc.. pour soutenir les Comités de résidents dans leurs démarches ;

- de contribuer à la réflexion et à l'information sur l'avenir des foyers à Montreuil en partenariat avec la Ville et son délégué municipal M. Claude Reznik ;

- de mettre un réseau d’alerte entre les foyers, voisins, élus en matière de contrôle de sans papiers dans ou autour des foyers.




Si vous souhaitez soutenir la Coordination des foyers de Montreuil vous pouvez contacter

Abdoulaye Kanoute au 06 29 83 66 12

abdoulayekanoute67@yahoo.fr



ANNEXES


PLATEFORME ET REFLEXION DES COMITÉS DE RÉSIDENTS AUTOUR DES FOYERS DE MONTREUIL



1) Face à la situation très dégradée de Montreuil, face à l’accumulation des problèmes, les délégués des foyers ont décidé de redynamiser la coordination des foyers de Montreuil et m’ont chargé aujourd’hui d’être porte parole


2) Nous représentons les foyers à Montreuil (Alexis Lepère, Bara, Branly, Centenaire, La Noue, Grands Pêchers, Rochebrune, Les Ruffins, Rapatel, Victor Hugo)

Nous sommes des travailleurs vivant à Montreuil souvent depuis plusieurs dizaines d’années. Nous sommes Montreuillois, égaux à tous les autres citoyens.


3) Nos foyers connaissent de graves problèmes de dégradation et un manque de considération de la part des gestionnaires :


- L’entretien :

- le ménage et les petits travaux de maintenance sont mal faits


- Les travaux :

Ils sont insuffisants et mal faits. Nous voulons des travaux de qualité qui soient adéquats à nos besoins d’hommes et de travailleurs et pas du bricolage.


Elles sont divisées en 3 parties :

D’abord les gestionnaires ne justifient rien ni les prestations, ni les charges, ni l’équivalent loyer. Ensuite les redevances sont beaucoup trop élevées pour le service. La vie est de plus en plus chère, les paies n’augmentent pas et les gestionnaires systématiquement pratiquent le maximum de l’augmentation autorisée par l’Etat.


- L’insécurité :

On nous reproche toujours le manque de sécurité qui serait dû à la suroccupation, mais en réalité ce sont les foyers qui ne sont pas sécurisés, les portes d’entrée ne ferment pas, les risques d’incendies ne sont pas maîtrisés…


4) Les foyers vétustes et indignes doivent être reconstruits :


FOYER RUE DU CENTENAIRE

3 grandes questions se posent :


LE FOYER BARA ET ROCHEBRUNE

Où il y a encore une majorité de chambres avec des lits superposés doivent être reconstruits.

On nous reproche aujourd’hui la suroccupation de nos foyers ; mais c’est dès le début que les pouvoirs publics, en nous entassant sur 6 lits superposés dans des chambres de 12m2, nous ont condamnés à la suroccupation.

Ces foyers aujourd’hui doivent être entièrement reconstruits et les suroccupants doivent être également relogés.

Comme pour Centenaire, les nouveaux foyers doivent être pensés selon les besoins et les vœux des résidents avec la participation des délégués aux instances de décision.


LE FOYER BRANLY

Doit être réhabilité selon les mêmes principes


5) Autrefois on nous entassait dans des foyers dortoirs, on était censé être de passage. Aujourd’hui on est censés ne pas être intégré et la “Résidence sociale“ qu’on nous impose c’est en fait une collection de petites studettes où chacun doit vivre dans un tout petit espace chambre, avec seulement une douche, un WC et une plaque électrique sans espaces collectifs et avec une redevance autour de 400€.

Nous dénonçons cet isolement forcé, sans possibilité ni de vie collective, ni de vie privée.

Nous exigeons des foyers qui permettent et la vie privée et la vie collective. Nous voulons des cuisines collectives, des salles de réunions, des salles de culte et de cours, un local pour le Comité de résidents.

Nous voulons les mêmes droits et les mêmes garanties que tous les locataires.


6) La concertation fait partie de toute vie démocratique. La participation des habitants aux instances de décision fait partie de cette vie démocratique. C’est un droit.

Nous demandons à être entendus et pris en considération.

Nous exigeons que se tiennent régulièrement des Conseils de concertation dans chaque foyer avec présence d’un représentant de la municipalité, de représentant de Conseil de quartier et des associations qui nous soutiennent.


7) Nous hébergeons nos proches, c’est un devoir. Ce sont des travailleurs comme nous qui participent à l’économie française. Ils ne sont ni criminels, ni délinquants. Nous demandons que tout soit mis en œuvre pour que ceux qui sont sans papiers soient régularisés. Nous demandons à la Mairie d’intervenir pour que cesse le harcèlement policier autour et devant les foyers.



1 Avec la participation de M.Cartiaux, stagiaire GRDR 2008

2 L’intégralité du texte se trouve en annexe

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